Du 6 décembre 2015 au 31 janvier 2016, grâce à la Fondation Aquilée et à la collaboration avec la Surintendance de l’archéologie, le complexe de musées du Frioul-Vénétie Julienne et l’Institut national du patrimoine tunisien, le Musée archéologique national d’Aquilée accueillera d’importantes œuvres provenant du Musée national du Bardo de Tunis, frappé le 18 mars 2015 par la cruauté du terrorisme fondamentaliste. L’exposition « Le Bardo à Aquilée » sera inaugurée le samedi 5 décembre 2015 à 18 h.

Pour illustrer les relations qu’ont entretenues l’Afrique du Nord et l’Adriatique du Nord durant l’époque romaine, l’exposition a été aménagée de manière à mêler harmonieusement les œuvres d’Aquilée à celles empruntées du musée du Bardo. En effet, les deux régions entretenaient à l’époque des rapports qui ont engendré des échanges culturels et religieux au sein de la Méditerranée. Cette exposition est notamment une manière de s’opposer à cette nouvelle forme d’iconoclasme qui tente d’anéantir le dialogue interculturel et interreligieux. 

«Aquilée, patrimoine de l’humanité, est une des perles de notre région », explique Debora Serracchiani, présidente de la région du Frioul-Vénétie Julienne. Cette exposition et son lien avec le Bardo de Tunis incarnent d’une façon plus actuelle les concepts de coexistence, de dialogue et de respect des différences culturelles dont la ville était autrefois le flambeau. À travers cette collaboration, nous souhaitons réaffirmer avec force la valeur universelle de ces principes face aux tendances destructrices du fondamentalisme».

«Nous pensons qu’il est utile et nécessaire aujourd’hui d’apprécier ces importants témoignages, étant donné les circonstances actuelles», souligne Antonio Zanardi Landi, président de la Fondation Aquilée, «d’où l’idée de cette exposition qui fait d’ailleurs partie d’une série d’expositions baptisée Les blessures de l’archéologie, pour laquelle La Fondation Aquilée, en collaboration avec la Surintendance de l’archéologie et le complexe de musées du Frioul-Vénétie Julienne, a l’intention d’exposer successivement et tous les six mois d’importantes œuvres d’art provenant de musées et de sites touchés par les attaques tragiques du terrorisme fondamentaliste» poursuit-il.

L’exposition a donc pour but d’incarner cet échantillon représentatif de l’art et du savoir-faire des provinces africaines à l’époque romaine entre le Ier et le IIIe siècle à travers la mosaïque de la déesse Cérès retrouvée à Uthina, deux mosaïques intitulées « lutteurs nus combattant », le tepidarium des thermes de Gigthis, la tête de l’empereur Lucius Vernus de Dougga, la statue du dieu Jupiter par Oued R’mel, la stèle funéraire de Marcus Licinius Fidelis, un soldat originaire de Lyon en Gaule qui fut enterré à Ammaedara, deux céramiques retrouvées dans la nécropole d’El Aouja, un pichet décoré en relief et un récipient cylindrique contenant des représentations de dieux et de satyres.

La ville d’Aquilée (témoignage fertile d’une heureuse entente entre Romains, Juifs, Grecs et Alexandriens), inscrite depuis 1998 sur la Liste du patrimoine de l’UNESCO, représente pour son histoire, le lieu idéal pour affirmer la validité universelle d’une idée de coexistence et de dialogue. Aquilée est notamment ce foyer où plusieurs opinions se mêlent et se confrontent au sujet de l’importance de la défense du patrimoine culturel contre l’obscurantisme et la barbarie.

Pour cette raison, le projet a reçu le soutien chaleureux du ministre du Patrimoine culturel, Dario Franceschini, du ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, et de la présidente de la région autonome du Frioul-Vénétie Julienne, Debora Serracchiani. L’exposition a été également très appréciée par la ministre tunisienne de la Culture, Latifa Lakhdhar, le directeur de l’Institut du patrimoine national, Nabil Kallala et le directeur du musée du Bardo, Moncef Ben Moussa.

L’exposition est organisée en collaboration avec la Chambre de commerce, de l’industrie, de l’artisanat et de l’agriculture d’Udine, Edison et Banca di Credito Cooperativo de Fiumicello et Aiello.

INFORMATIONS

Durée: Du 6 décembre 2015 au 31 janvier 2016 - PROLONGÉE jusqu’au 28 février 2016

Adresse:  Musée archéologique national d’Aquilée, Via Roma 1, 33051 - Aquilée (UD)

Horaires: du mardi au dimanche : de 8 h 30 à 19 h 30

Prix du billet (entrée au musée, accès à l’exposition inclus) : plein tarif:  4,00 €; tarif réduit :  2,00 €